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Philippeville

Toujours à la tête de son commerce, à 87 ans : «Et je continuerai jusqu’à la fin»

Hector Gigot, 87 ans, travaille toujours dans sa droguerie située, depuis trois générations, rue de Namur,à Philippeville .

Lorsque l’on pénètre dans la droguerie d’Hector, le tintement de la vieille sonnerie annonce notre arrivée. Il n’y a personne. Hector est dans sa salle à manger.
Il lève le nez de sa comptabilité qu’il effectue toujours lui-même, à la main, et nous rejoint dans le magasin. L’homme de 87 ans est la troisième génération de la famille Gigot à la tête de la petite boutique située rue de Namur, à Philippeville. Lancée par son grand-père, lui aussi prénommé Hector, puis reprise en 1928 par son père, Raoul Gigot, et enfin par Hector en 1950, la petite droguerie n’a pas tellement changé.
   « Ce comptoir en bois et cette balance étaient déjà présents dans le magasin de mon grand-père », raconte Hector. S’il continue l’exploitation de son commerce, c’est pour percevoir un petit complément à sa pension d’indépendant et pour passer le temps. Célibataire et sans enfants, Hector Gigot occupe ses journées entre les quelques clients de son magasin et son potager.
   «Ça dépend des jours, parfois j’ai cinq clients, d’autres fois vingt. Hier, je n’ai eu personne par exemple.»

Ses clients viennent depuis des années

Face à la concurrence indéniable des grands magasins de bricolage, ce qui permet à Hector de continuer, ce sont ses conseils mais aussi l’intérêt de certains clients pour les petits commerces comme le sien, à l’ancienne. « Certaines personnes viennent même chez moi sans rien acheter, s’amuse-t-il. Ils me demandent seulement des conseils pour bricoler à la maison.»
   La boutique des Gigot a été détruite durant la Seconde Guerre mondiale. Ils l’ont reconstruite au même endroit et y ont réinstallé le seul comptoir qu’elle ait jamais connu. Jusqu’en 1976, l’enseigne familiale annonçait un service de peinture, décoration et de garniture de chambres mortuaires.
   « En 1976, c’est Jean-Marie Latour qui a repris la partie garniture de chambres mortuaires. J’étais tout seul, sans enfant. Si j’avais eu un frère, peut-être qu’on se serait partagé le travail.»
   Aujourd’hui, la petite plaque de 40 cm est posée à l’intérieur du magasin. Aucune enseigne ne trône sur la devanture. «Je n’ai pas besoin d’une enseigne, précise Hector. Cela coûte bien trop cher en taxes. Je n’en ai jamais vraiment eu la nécessité. Nous sommes ici depuis tellement longtemps. Quand les gens viennent chez moi, ils disent: «On va chez Gigot».

Il ne compte pas s’arrêter
   Hector approche les nonante ans, mais il a toujours la forme et est en bonne santé. Lorsqu’on lui parle de prendre définitivement sa retraite, sa réponse ne se fait pas attendre.
   «Je n’ai pas du tout encore pensé à arrêter de travailler dans mon magasin, insiste-t-il. C’est une affaire de père en fils. Il n’y a personne pour la reprendre, alors je vais continuer jusqu’à la fin.»

Wendy AUTERI – L’Avenir

 

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