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Philippeville: la pénurie de médecins guette

L’entité de Philippeville est particulièrement touchée par le phénomène avec 11 médecins.

Attirer de jeunes médecins généralistes dans les zones rurales n’est pas aisé. Les membres de l’Association des généralistes de la région des Fagnes (AGRF) en savent quelque chose. La structure regroupe les médecins de Philippeville, Cerfontaine, Viroinval, Doische, Couvin et de la Botte du Hainaut. Elle voit de plus en plus de membres atteindre l’âge de la pension.

« Dans les cinq prochaines années, 15 médecins auront atteint l’âge de 65 ans. Cela ne signifie pas qu’ils doivent arrêter, mais ils ne sont plus obligés de faire des gardes« , souligne Muriel Chiang, présidente de l’AGRF. « Actuellement, trois assistants sont encadrés par un médecin sur la zone, mais nous ne sommes pas certains qu’ils s’installeront ensuite à leur compte. Deux autres professionnels de la santé arrivent, un à Rance, l’autre à Nismes. »

Mais les remplaçants sont trop peu nombreux pour prendre en charge les malades des 10 communes. L’entité de Philippeville est même particulièrement touchée par le phénomène. Sur les 80 médecins en activités, 60 assurent les gardes des nuits, des week-ends et des jours fériés. Philippeville n’en compte que 11 au total, dont seulement sept pour les gardes. « C’est la région la plus en carence. On essaie donc d’envoyer des nouveaux médecins là-bas. »

L’AGRF a pris des mesures pour promouvoir la médecine en zone rurale. « On s’est engagé dans la prise en charge de stagiaires. Nous sommes en contact avec des écoles de la région de Namur qui envoient des élèves en stage durant un mois en médecine générale chez nous« , poursuit Muriel Chiang. « Actuellement, trois assistants collaborent aussi avec des professionnels de notre zone. Cela leur permet de prester leurs deux années d’accompagnement après la fin de leurs études. Ce système est nouveau. Auparavant, chacun travaillait de son côté. Il y a plus d’ouverture désormais. »

Muriel Chiang compte aussi sur les nombreux jeunes de la région qui se sont lancés dans des études de médecine.

Muriel Chiang,   médecin généraliste et présidente de l’AGRF:    » Une garde plus structurée« 

1. Comment expliquer cette désertion des médecins ?

« Les jeunes médecins ont peur du système de garde. Auparavant, nous étions de garde une nuit sur trois et un week-end sur trois ou sur quatre. C’était énorme. On sortait pour tout et n’importe quoi. Il fallait ajouter à cela le travail en journée. Aujourd’hui, nous proposons une garde plus structurée, ce qui a permis de pérenniser l’activité médicale. »

2. Quelle est cette nouvelle organisation ?

 » Depuis juillet 2011, un poste de garde a ouvert ses portes à Chimay. Les patients s’y rendent directement ou appellent le 1733. L’endroit est bien fréquenté. Nous y prenons en charge 3.800 personnes par an. Dès qu’il y a plus de huit patients dans la salle, un 2e médecin arrive en renfort. Nous sommes satisfaits de ce système. « 

3. Y a-t-il des améliorations à apporter ?

«  Il faudrait améliorer la communication sur certains aspects. Par exemple, les médecins de garde ne prennent pas en charge toutes les pathologies et les patients ne le comprennent pas toujours. Par ailleurs, une navette est proposée aux personnes qui ne peuvent se déplacer jusqu’au poste de garde. Pour 5 €, elle fait l’aller-retour jusqu’au domicile en passant par la pharmacie de garde. Mais ce service est sous-utilisé. « 

Marie  Adam  pour la D.H.

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